Au départ, les images ont prêté à sourire. Papy Textor qui s’essaie au skate pour faire proche du peuple à Rio de Janeiro, merci le malaise. Et puis à y regarder de plus près, le choc. Le propriétaire américain de l’OL maîtrise en réalité son sujet, avec quelques tricks pas dégueu du tout. Le résultat d’un passé de skateur aguerri qui, on l’avoue, nous avait complètement échappé.

La belle histoire était pourtant là, sous nos yeux. En grattant un peu, on apprend ainsi dans un long papier publié par le média brésilien UOL en 2022 quand il est devenu propriétaire du club de Botafogo que Textor a eu ses moments de gloire dans la discipline quand il était jeune. La légende veut que dans les catégories jeunes, il ait été un des rares aux Etats-Unis à tenir tête à Rodney Mullen, considéré comme l’une des plus grandes stars de l’histoire de la discipline après avoir inventé au fil de sa carrière ce qui se fait de plus spectaculaire (kickflip, le heelflip, 360 flip et autres joyeuseries) dans le street game.

L’histoire du milliardaire est celle d’un gosse du Missouri accroc très tôt à la planche, et particulièrement doué pour la chose. Pas encore ado, il a migré vers la Floride, pour se faire une place parmi les Sims Skateboarders, sorte de dream team locale à la fin des années 70. Le petit John squatte les podiums des principales compétitions nationales, et en gagne même quelques-unes.

C’était alors la grande époque des équipes de skateboard fondées par des hommes d’affaires qui s’arrachaient les garçons les plus talentueux. Les marques Sims, G & S (Gordon & Smith), Makaha, Logan Earth & Ski ou Powerflex avaient toutes leur team, et cette culture skate était très présente à l’écran, à travers des documentaires ou des films. Une période bénie dans laquelle s’est éclaté Textor.

Mais quelques années plus tard, le petit génie est contraint de ranger sa planche après une chute dont il sort gravement touché à la tête. Son « les croisés tu connais » à lui. Textor choisit alors de se concentrer sur le business, avec le succès que l’on connaît.

Un petit run improvisé qui se termine à l’hôpital

Les années ont passé mais cela ne l’empêche donc pas, de temps en temps, de se faire un petit plaisir si l’occasion se présente. La technique est un peu rouillée mais toujours là, comme le côté tête brûlée. C’est ainsi que le petit run improvisé samedi s’est terminé… à l’hôpital, avec une fracture du coude.

« J’ai fait une très mauvaise chute. Je devrais porter des coudières et ne pas sauter comme je le faisais quand j’étais plus jeune. Mais cela m’arrive tout le temps », a raconté l’homme d’affaires de 58 ans au journal Globo. Sacré John. Le coup de la bière partagée avec les supporters lyonnais à Besançon avant le 32e de finale de Coupe de France face à Pontarlier en janvier était quand même moins risqué.