(P.Lahalle/L'Equipe)

Ligue 1, 2e journée : Lyon s'est fait plaisir face à Dijon

Menés 0-1, les Gones ont su renverser la tendance pour démarrer la Ligue 1 de la meilleure des manières (4-1). Rassurants dans le jeu, les Lyonnais peuvent sourire.

La leçon : Lyon sait aussi faire sans Aouar

Il y avait quelques inquiétudes en prélude de la rencontre. Sans son maestro Aouar, touché par le Covid-19 et qui va louper le rassemblement des Bleus, qu’allait donc donner le milieu de l’OL, orphelin ? La réponse a été claire. Oui, l’Olympique Lyonnais sait bien se défendre sans celui qui devrait quitter les bords du Rhône dans quelques semaines. Et c’est une bonne nouvelle pour les supporters des Gones. Dès les premiers instants, Lyon s’alignait avec Bruno Guimaraes et Maxence Caqueret avec en pointe haute, Memphis Depay en électron libre. Le trio a fait des merveilles. Si Dijon a su scorer d’emblée grâce à une frappe sèche du droit de Scheidler (14e), les Gones ont rarement douté grâce à leur entrejeu. Sûr de lui comme à son habitude, Caqueret a avalé les kilomètres et distillé à sa guise, Guimaraes a insufflé sa gnaque et sa facilité balle au pied a été un véritable régal. Et Memphis… a fait du Memphis. Du fuoriclasse. De la douceur en veux-tu en voilà. Et du sang froid.

Après une faute de Ngouyamsa sur Cornet, l’international néerlandais trompe Gomis à contrepied sur penalty (38e). La machine est lancée. Voyant les difficultés de Maxwel Cornet à effectuer un bon centre sur le flanc gauche, l’ancien de Manchester United s’est baladé à sa guise sur son côté, emmenant tout le bloc dijonnais à changer de stratégie (Jobard avait décidé de laisser Cornet centrer tant qu’il le voulait pour renforcer son axe). Memphis lancé sur la gauche balance une virgule, revient sur ses pas et en débordant, il centre fort, poussant Lautoa au CSC (45e). Une minute plus tard, l’OL plie le game. Enfin, Memphis presque à lui tout seul. Sur le flanc droit, Toko Ekambi centre fort. Le cuir est contré et arrive sur le ventre de Depay. Il s’emmène le ballon du droit et fusille Gomis pour le 3-1. Le récital du Néerlandais se parachève sur un violent penalty sous la barre (66e). Outre la partie cinq étoiles de Memphis, l’OL peut être heureux d’avoir développé du jeu grâce à un milieu à tout épreuve. Le 3-4-1-2 de Rudi Garcia était la bonne solution et sans Houssem Aouar, les Lyonnais se sont régalés. L’entrée en jeu de Cherki et Reine-Adélaïde a foutu le feu à l’arrière garde dijonnaise. Lyon était trop fort.

Le gagnant : Garcia dans la continuité

Les supporters de l’OL ont beau balancé des images de Garcia avec une face peinturlurée, ce soir, le coach lyonnais a encore visé juste. En l’absence de Houssem Aouar, le coach rhodanien a changé son milieu à trois. En intégrant Memphis derrière Toko Ekambi et Dembélé et en filant les clés au duo Guimaraes-Caqueret, Garcia a vu juste. Cornet a longuement insisté dans ses centres, usant la défense dijonnaise et c’est au final Memphis qui a su faire la différence, libéré par Garcia. On a vu un Lyon conquérant, un Lyon capable de renverser une situation et surtout de ne pas s’endormir sur ses lauriers. Combien de fois cet OL a piqué du nez face à une opposition plus faible en L1 ? Combien de points perdus ? Les changements de Rudi Garcia ont aussi été les bons. Cherki, Reine-Adélaïde et Tete ont apporté leur pierre à l’édifice. Bard gagne encore un peu plus d’expérience et Andersen grappille ce qui lui permet de garder la tête au travail malgré l’intouchable trio Denayer-Marcelo-Marçal. Garcia eu tout juste.

Le perdant : Ngouyamsa s'est fait manger

Il y a des soirs comme ça… Le latéral droit dijonnais a pris le bouillon. Avec le choix tactique de son coach de le laisser un peu isolé pour permettre à Cornet de centrer, Ahmad Ngouyamsa a eu du mal à cadrer les attaques lyonnaises quand Memphis Depay est venu jouer les trouble-fêtes. Le Camerounais est d’ailleurs fautif sur l’Ivoirien, provoquant le penalty et l’ouverture du score lyonnaise. Sur le deuxième but, il subit la loi de Memphis et se fait une fois de plus grillé la politesse sur la troisième réalisation. Ca fait beaucoup… Et Stéphane Jobard l’a vite compris en le sortant à la 55e minute pour lui permettre de sortir de ce véritable cauchemar. L’apprentissage en Ligue 1, ça a un prix…

J.T.