Lyon-Lille : l’OL à quitte ou double

Encore dans la course au titre, l’OL peut aussi perdre très gros en cas de contre-performance face au Losc ce dimanche soir. C’est tout un club qui tremble.

L'OL de Memphis Depay et le Losc de Renato Sanches s'étaient tenus en échec (1-1) au match aller. Ce dimanche, chacun espère glaner trois points précieux pour une qualification en Ligue des champions. Icon Sport/Anthony Dibon
L'OL de Memphis Depay et le Losc de Renato Sanches s'étaient tenus en échec (1-1) au match aller. Ce dimanche, chacun espère glaner trois points précieux pour une qualification en Ligue des champions. Icon Sport/Anthony Dibon

    Jamais, depuis son dernier titre en championnat, il y a treize ans, l’OL n’a été aussi proche du leader à cinq journées de la fin (seulement 3 points). Jamais aussi proche du titre, certes, mais Lyon peut aussi tout perdre et finir 4e, un rang qui ne qualifierait pas le club rhodanien pour la Ligue des champions, pour la 2e saison consécutive. L’objectif avoué, scandé, martelé par tout un club, des joueurs au président en passant par l’entraîneur. Ne pas être dans les 3 premiers serait un échec pour aujourd’hui mais aussi pour demain, pour le sportif, les finances, les ambitions. Un tout.

    « La L1 est tellement serrée, on ne sait pas de quel côté la pièce peut tomber », note Bernard Lacombe, légende des Gones et longtemps conseiller de Jean-Michel Aulas. « L’OL a l’avantage de jouer encore contre Lille et à Monaco. La Ligue des champions, on a tous envie de la revoir à Lyon. On a notre destin en main ». C’est vrai. En battant Lille, l’OL repasserait même devant le Losc. Mais s’il venait à s’incliner dimanche, arracher le podium (et donc la Ligue des champions) ne serait possible qu’en comptant sur des contre-performances de l’un des trois autres prétendants.

    Dans le Rhône, la perspective d’être absent de la plus prestigieuse des compétitions européennes est source de grande anxiété chez les dirigeants. « Une année sans Champions League, ce n’est pas trop grave, surtout si ça vous permet d’être en C1 la saison d’après grâce à un calendrier allégé, note un agent bien implanté dans le club. Mais deux ans de suite, ça ferait tache. Ça peut aussi pousser certains joueurs à vouloir jouer la C1 ailleurs s’ils ont des opportunités ». Le club rhodanien n’a ainsi pas perdu tout espoir de convaincre Memphis Depay, en fin de contrat en juin, de poursuivre l’aventure. Mais sans Ligue des champions, cela passerait de mission improbable à impossible.

    La glorieuse C1 ouvre des portes. Pour un nouvel entraîneur aussi. Il est quasiment acté que Rudi Garcia ne sera pas l’entraîneur des Lyonnais la saison prochaine. « Lyon a une très bonne image au niveau européen. C’est un club vu comme stable, formateur, avec des structures et des dirigeants fiables. Il y a des bons coups à faire sur le marché des entraîneurs cet été. Lyon a des arguments », poursuit l’agent.



    Aussi, avec la pandémie, la crise des droits TV, Lyon a subi une perte nette de 50,6 millions d’euros lors de la fin 2020 et cela ne va évidemment pas s’arranger en ce début d’année, d’où la nécessité d’une qualification en Ligue des champions et des revenus qu’elle engendre. Mais le modèle lyonnais reste solide. Preuve en est, le club va continuer d’investir en poursuivant notamment le développement de l’ « OL Vallée » autour du Groupama Stadium, avec la construction d’une Arena de 16 000 places espérée pour 2023. Fin mars, dans nos colonnes, Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique lyonnais, imperméable aux éléments extérieurs, affirmait « On sera ambitieux quoi qu’il arrive. » Une qualification en C1 rendrait les choses plus aisées.