Ligue des champions féminine : pourquoi la finale Barça-OL sera "l'un des matchs les plus marquants de l'histoire"

Publié le 19 mai 2022 à 15h40
La Barcelonaise Alexia Putellas (à gauche) et la Lyonnaise Ada Hegerberg (à droite).
La Barcelonaise Alexia Putellas (à gauche) et la Lyonnaise Ada Hegerberg (à droite). - Source : AFP

La finale de la Ligue des championnes va opposer l'Olympique lyonnais, qui détient le nombre de victoires en Coupe d'Europe, au FC Barcelone, tenante du titre, samedi 21 mai (à 19h, en direct sur TMC).
Il y aura aussi "un match dans le match", avec les deux Ballons d'Or, Alexia Putellas et Ada Hegerberg.
De quoi faire au public la promesse d'une grande finale.

"Ce sera l'un des matchs les plus marquants de l'histoire du football." Même si elle l'avait voulu, Ada Hegerberg, la première Ballon d'Or de l'histoire en 2018, ne l'aurait pas mieux vendu. C'est en terres piémontaises, au Juventus Stadium de Turin, que va avoir lieu l'une des plus belles, si ce n'est la plus belle, rencontres de l'année. De la décennie ? Sans doute. De l'histoire ? Peut-être bien. L'Olympique lyonnais, la meilleure équipe européenne des années 2010, et le FC Barcelone, qui postule à sa propre succession, ont rendez-vous en finale de la Ligue des championnes, samedi 21 mai (à 19h, en direct sur TMC). 

Indiscutablement, l'affiche n'aurait pu être plus alléchante, tant les deux formations représentent, chacune à leur manière, ce qu'il se fait de mieux sur le Vieux Continent. Cette finale a tous les ingrédients pour déboucher sur un grand match. Ce sera l'opposition entre l'équipe qui a dominé l'Europe, septuple lauréate de la C1, et celle qui s'est installée au tournant des années 2020 comme la nouvelle place forte du foot féminin. Ce sera aussi un remake de la finale de 2019, lors de laquelle les "Fenottes" avaient imposé leur loi aux Femini (4-1). Ce sera surtout un duel de Ballons d'Or, avec d'un côté, la Norvégienne Ada Hegerberg, que l'on ne présente plus, et de l'autre, l'Espagnole Alexia Putellas, la nouvelle reine du ballon rond.

Le fossé n'a fait que se combler

Pourtant, en début saison, voir l'OL à ce niveau n'était pas joué d'avance. Tombée de son piédestal la saison dernière, dépossédée de ses titres en championnat et Coupe d'Europe, la section féminine a repris sa marche vers l'avant cette saison. Sous l'impulsion de Sonia Bompastor, la capitaine historique des "Fenottes" lors des premiers sacres européens en 2011 et 2012, le club de Jean-Michel Aulas a connu quelques turbulences. Sur la scène nationale, tout n'a pas été parfait, à l'image de l'élimination face au PSG (3-0), en huitième de finale de la Coupe de France, mais l'essentiel est presque assuré. 

À deux journées de la fin de la D1 Arkema, le nom du championnat de France, les coéquipières d'Amandine Henry, en tête avec cinq points d'avance sur Paris, sont bien parties pour récupérer leur couronne nationale. En C1 aussi, malgré une défaite face au Bayern Munich (1-0) en poules et un revers contre la Juventus (2-1) en quarts de finale aller, le Graal est à portée de crampons. Elles vont disputer leur 10e finale européenne en 12 ans, quatre de plus que tout autre club.

Pendant que l'OL régnait sur le Vieux Continent (7 titres, un record), le Barça est monté en puissance pour s'installer, aujourd'hui, comme l'un des grands d'Europe. Un travail de longue haleine récompensé, l'année dernière, par un premier sacre en Ligue des championnes face à Chelsea (4-0). Mais, comme l'a justement dit à DAZN la capitaine blaugrana, Alexia Putellas, "s'il y a quelque chose de plus compliqué que de gagner, c'est de gagner à nouveau." Les coéquipières de la Ballon d'Or 2021 ne se sont pas perdues en chemin, puisqu'elles sont, cette saison, en lice pour un quadruplé inédit. 

La Supercoupe nationale en poche, les Femini ont été sacrées championnes d'Espagne avec un parcours d'une régularité remarquable, presque insolente : 30 matchs pour 30 victoires, avec une différence de buts ahurissante (+148). Un parcours sans accroc, transposé presque à la perfection en Coupe d'Europe - à l'exception d'une défaite contre Wolfsburg (2-0) en demi-finale retour -, qui fait d'elles les favorites à leur propre succession. Nul doute que les Catalanes auront à cœur de toute faire pour conserver leur titre, ce que seuls Lyon et Wolfsburg ont réussi par le passé. D'autant que perdre face à l'OL est tout sauf une option pour la bande à Alexia Putellas, qui a un compte à régler, trois ans après la finale perdue (4-1) à Budapest. Ce soir-là, Ada Hegerberg, auteure d'un triplé en 16 minutes, avait permis aux "Fenottes" de souffler le trophée.

Un duel inédit de Ballons d'Or

Il y a toutefois fort à parier que les deux finales, celle passée et celle à venir, n'auront rien en commun, tant le fossé n'a fait que se réduire entre les deux équipes. Si l'OL a gardé sa consistance en conservant ses meilleures éléments, le Barça s'est étoffé en faisant éclore des talents. Pour notre plus grand plaisir. Car, on ne le répète jamais assez, mais sans grandes joueuses, il n'y a pas de grand match. Et justement de ce côté-là, ce Barça-Lyon est plutôt bien fourni avec, pêle-mêle, Amandine Henry, Eugénie Le Sommer, Wendie Renard, Lindsey Horan, Jennifer Hermoso, Lieke Mertens et Fridolina Rolfö, pour ne citer qu'elles.

La Lyonnaise, Ada Hegerberg, embrasse la C1 après la victoire en 2019.
La Lyonnaise, Ada Hegerberg, embrasse la C1 après la victoire en 2019. - ATTILA KISBENEDEK / AFP

Cette finale verra surtout s'affronter deux des meilleures joueuses au monde : Ada Hegerberg et Alexia Putellas. La première n'est autre que la première Ballon d'Or, meilleure buteuse de l'histoire de la Ligue des championnes (58 buts en 59 matchs) et vainqueure de 5 Coupes d'Europe. La seconde est l'actuelle tenante du titre, internationale espagnole la plus capée de l'histoire et joueuse la plus décisive cette saison en Ligue des championnes (10 buts et 2 passes décisives). "Je pense que plus vous pouvez générer d'intérêt autour de ces matchs, mieux c'est", s'est réjouie auprès de l'UEFA Ada Hegerberg . "Il s'agit d'établir un standard, de mettre le football féminin à l'ordre du jour." Autant se le dire, il sera difficile de faire mieux que ça.


Yohan ROBLIN

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