FOOTBALL FEMININComment cet OL « groggy » a-t-il stoppé son règne européen face au PSG ?

OL-PSG : Comment ce Lyon « groggy » a-t-il stoppé son règne européen, entre Covid-19 et cauchemar de Wendie Renard ?

FOOTBALL FEMININAprès avoir systématiquement remporté la Ligue des champions depuis 2016, les Lyonnaises viennent de vivre « un grand coup d’arrêt », ce dimanche contre leurs rivales parisiennes (1-2)
Ligue des champions féminine: Le débrief d'OL-PSG (1-2)
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • L’OL a dit adieu à ses rêves de sixième sacre consécutif en Ligue des champions, ce dimanche, en s’inclinant contre le PSG (1-2).
  • Malgré leur avantage de l’aller (0-1) et l’ouverture du score rapide de Catarina Macario (1-0, 4e), les Lyonnaises ont été clairement dominées par leurs rivales historiques.
  • L’inattendu coup d’arrêt de l’OL, qui a vécu trois dernières semaines très compliquées en raison de douze cas de Covid-19 parmi les joueuses, est symbolisé par la déroute de la capitaine Wendie Renard, impliquée sur les deux buts parisiens.

Au Parc OL,

L’image de Wendie Renard, prostrée après son coup de tête contre son camp qualifiant le PSG (1-2, 61e) est trop symbolique pour être anecdotique. Déjà car la capitaine lyonnaise n’a quasiment toujours connu que le succès, à la fois en Ligue des champions (sept sacres depuis dix ans), et contre le rival parisien. Mais aussi car elle fait partie des douze joueuses lyonnaises touchées depuis trois semaines par le Covid-19, ce qui a conduit au report à ce dimanche du périlleux quart de finale retour de Ligue des champions. Les joueuses de Jean-Luc Vasseur n’ont même pu reprendre l’entraînement collectif que vendredi, une première depuis le 26 mars. « On sort malheureusement d’une grosse période de Covid-19 et ça a été un véritable désavantage pour nous, a vite indiqué la buteuse lyonnaise du jour Catarina Macario après cette élimination surprise. Si on avait pu mieux récupérer physiquement, ce match aurait été différent. »

Un sentiment partagé par l’entraîneur parisien Olivier Echouafni, très humble dans cette qualification historique pour son club : « Il faut bien sûr relever cela. On était dans la même situation il y a quatre semaines et on n’a su être à la hauteur de l’événement que pendant 60, 65 minutes sur le match aller. Lyon a dû avoir beaucoup de soucis et on avait décidé de mettre du rythme, de les faire courir pour les mettre en difficulté. » Même mené après quatre minutes de jeu, et malgré le résultat défavorable de l’aller (0-1), le PSG a en effet su maîtriser toute la rencontre au Parc OL face à un Lyon émoussé et sans idée dans le jeu.

A la suite de ce duel entre Delphine Cascarino et Ashley Lawrence, Catarina Macario a ouvert le score ce dimanche. JEFF PACHOUD
A la suite de ce duel entre Delphine Cascarino et Ashley Lawrence, Catarina Macario a ouvert le score ce dimanche. JEFF PACHOUD - AFP

« J’ai vu des filles atteintes, fatiguées »

« Paris n’avait eu que trois cas de Covid-19 à l’aller, dont une titulaire [Sandy Baltimore], rappelle à ce propos l’entraîneur lyonnais Jean-Luc Vasseur. Nous, on en a eu douze hors staff, dont pas mal de titulaires [Renard, Majri, Cascarino, Carpenter, Buchanan, Henry]. Il y avait peut-être trop de handicaps aujourd’hui pour pouvoir rivaliser avec le PSG. J’ai vu des filles atteintes, fatiguées. Elles ont tout donné sur ce match mais il nous a manqué une bonne préparation, du rythme et un peu plus d’énergie. C’est un grand coup d’arrêt, et aujourd’hui, nous sommes un peu groggys. »

Car le rêve d’une sixième Ligue des champions consécutive s’est définitivement envolé lorsque Christiane Endler a signé une incroyable parade à bout portant face à Melvine Malard (1-2, 90e+3). Avant cela, Wendie Renard avait donc coûté très cher à son club de toujours, en manquant sa relance sur l’égalisation de Grace Geyoro (1-1, 24e), puis en propulsant dans son propre but un centre de Kadidiatou Diani (1-2, 61e).

Sarah Bouhaddi tente de réconforter sa capitaine Wendie Renard après son terrible but contre son camp. JEFF PACHOUD
Sarah Bouhaddi tente de réconforter sa capitaine Wendie Renard après son terrible but contre son camp. JEFF PACHOUD  - AFP

Une revanche le 29 mai pour sauver le sacre en D1

Difficile de ne pas voir dans cette contre-performance de l’internationale tricolore les conséquences du Covid-19, surtout si on repense à ses buts déterminants face au PSG, à l’aller (0-1), et surtout lors de la demi-finale de l’édition 2019-2020, l’été dernier à Bilbao (1-0). Jean-Luc Vasseur a d’ailleurs apporté tout son soutien, ce dimanche, à « une leader extraordinaire, exemplaire et méritante ». L’entraîneur lyonnais se projette déjà sur « une revanche » en D1 le 29 mai prochain, à nouveau au Parc OL, pour tenter de conquérir un quinzième sacre national de rang (le PSG compte un point d’avance à six matchs de la fin). Il ne veut pas entendre parler de fin de cycle pour cette équipe moins intouchable que par le passé.

« Si vous croyez que c’est une page qui se tourne, ma réponse est non, tranche-t-il. Je souhaite récupérer bientôt Ada Hegerberg et Griedge Mbock [pour la saison prochaine] qui sont absentes depuis pratiquement un an. On a besoin d’encadrer nos jeunes recrues [Macario, Carpenter, Egurrola] avec toutes nos championnes lyonnaises pour faire une émulation. » Avec conviction, la jeune Américaine Catarina Macario insiste ce dimanche : « Les Parisiennes ont mérité de l’emporter aujourd’hui, mais je sais que je suis dans le meilleur club du monde ».

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