Ligue 1 : Junior Sambia, atteint du Covid-19 à 23 ans, l’itinéraire d’un combattant

Le milieu de terrain montpelliérain, âgé de 23 ans, a été placé en réanimation après avoir été infecté par le Covid-19. Originaire de Lyon, il s’est révélé à Niort en Ligue 2 avant de rejoindre l’Hérault en 2017.

 « Son état n’empire pas ce vendredi, mais il ne s’améliore pas non plus », a confié l’agent de Junior Samba.
« Son état n’empire pas ce vendredi, mais il ne s’améliore pas non plus », a confié l’agent de Junior Samba. PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/MAXPPP

    Dans sa jeune carrière, Junior Sambia n'avait encore jamais été confronté à un pareil adversaire. A une telle menace. Invisible. Pernicieuse. Depuis jeudi, le milieu de terrain de Montpellier de 23 ans mène un combat capital. Une lutte pour la vie. Comme plus de 5000 autres malades, sérieusement infectés par le Covid-19 en France, il a été placé en réanimation au CHU Arnaud-de-Villeneuve de Montpellier.

    « Son état n'empire pas ce vendredi, mais il ne s'améliore pas non plus », confie, la voix chargée d'inquiétude, son agent Frédéric Guerra. Né en 1996 à Lyon dans une fratrie de 11 enfants, Sambia commence par répéter ses gammes à Vaulx-en-Velin avant de taper dans l'œil des recruteurs de l'OL où il fréquente les catégories de jeunes. Il n'est, toutefois, pas conservé. Touché mais pas coulé, il continue à croire en son étoile. Ce sera d'abord à Mâcon, pour deux saisons. « Il s'y rendait en train et faisait ses devoirs durant le trajet, animé par une farouche envie de réussir », insiste Guerra.

    Un défenseur latéral porté vers l'avant

    Il prend son véritable envol à Niort, où il débarque en 2013. « Je l'ai lancé chez les pros en septembre 2014, se souvient l'entraîneur Regis Brouard. Avec Kevin Malcuit (NDLR : aujourd'hui à Naples), c'étaient mes petits à Niort. Un gars adorable, timide et réservé. Tout sauf un leader. Il instaure une distance d'entrée qui donne l'impression d'une certaine force. Dans la vie comme sur le terrain, il a cette nonchalance qu'il n'a pas dans la tête, car il sait où il veut aller. En fait, il faut savoir l'écouter. »

    L'actuel technicien du Racing Club du Luxembourg a d'ailleurs maintenu le lien avec son ancien joueur. « Je l'ai eu au téléphone l'été dernier pour évoquer ses discussions avec Majorque, rappelle-t-il. On a gardé un excellent contact ».

    Il a donné le change à un certain Julian Draxler

    Grand (1,81 m), doué techniquement, à son aise dans le jeu long, il se révèle vite un élément moteur du club des Deux-Sèvres. Brouard parti, Denis Renaud lui maintient sa confiance comme latéral droit. Sa faculté à prendre le couloir alliée à cette capacité à jouer assez haut et à apporter le surnombre font alors florès chez les Chamois.

    Un soir de mars 2017, en 8 e de finale de la Coupe de France face au PSG (0-2), il muselle un certain Julian Draxler. « Quel pied droit, confie Romain Grange son ex-équipier niortais. J'ai le souvenir de nos séances communes le mercredi. On travaillait ensemble les coups francs. Il est très habile dans cet exercice. Je lui apporte tout mon soutien moral pour surmonter cette épreuve ».

    Il manque de découvrir la Liga

    Après 76 matches Ligue 2, assortis de 6 buts, Sambia paraphe un contrat avec Montpellier le 23 août 2017. Dans l'Hérault, il souffle le chaud et le froid. Sa courbe y épouse d'abord une trajectoire linéaire durant les deux premières saisons ponctuées de 28, puis de 30 apparitions en Ligue 1. L'exercice en cours se révèle plus compliqué.

    Début août 2019, il manque même de découvrir la Liga avec le promu Majorque. Mais la transaction achoppe. La très forte concurrence dans l'entre-jeu (incarnée par Ferri, LeTallec, Savanier ou Chotard), le relègue alors sur le banc montpelliérain. Il recouvre un peu de temps de jeu en 2020 dans le couloir droit du 3-5-2 prôné par Michel Der Zakarian. « Il a eu des possibilités de partir, mais il a préféré rester à Montpellier. Il veut toujours s'y imposer », insiste Guerra.