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Arrêt de la Ligue 1: Aulas tacle le gouvernement dans une lettre à des parlementaires

Toujours mécontent de l'arrêt définitif de la Ligue 1, Jean-Michel Aulas a taclé le gouvernement dans une lettre adressée à des élus parlementaires et dévoilée par Le Parisien. Le président de l'OL estime que "d'autres scénarios de reprise" auraient pu être discutés pour permettre à la saison 2019-2020 de se conclure.

Pas moins de 9.000 signes pour épingler le gouvernement. Dans le cadre de sa contestation de la fin "trop hâtivement définie" de la saison 2019-2020 de Ligue 1, privant l'Olympique Lyonnais d'une qualification pour une compétition européenne, Jean-Michel Aulas tente de se faire entendre dans la sphère politique. Dans une lettre adressée à des députés et des sénateurs, selon les informations publiées ce mercredi soir par Le Parisien, le président de l'OL estime que l'exécutif a précipité la décision du football français.

Les arguments ciblent en particulier Roxana Maracineanu: "Madame la ministre des Sports a expliqué que sa prise de position était basée sur la proposition qui lui avait été transmise : une saison qui devait se finir au 3 août, à cause des dates imposées par l'UEFA. Or, je peux vous confirmer qu'il n'y a jamais eu de date du 3 août imposée par l'UEFA."

Il rappelle également, en opposition aux déclarations de l'ancienne nageuse, avoir proposé une solution de secours: "Dans tous les cas, en partant du principe formulé par le gouvernement (pas de match avant début août), nous aurions pu retravailler d'autres scénarios de reprise."

Prêt à contester la loi envisagée pour protéger la LFP?

Considérant que la France aurait pu attendre un retour d'expérience de l'Allemagne, qui s'apprête samedi à redémarrer la Bundesliga à la faveur d'un protocole sanitaire strict, Jean-Michel Aulas maintient qu'il peut être encore temps de faire marche arrière.

"Je pense qu'on est actuellement dans une mauvaise direction mais ce n'est peut-être pas trop tard pour essayer d'imaginer, au regard de ce qui se passe partout en Europe, quelque chose qui soit cohérent tant sur le plan politique que sanitaire et sportif", écrit-il, soulignant par ailleurs ne pas être certain que les clubs français soient en mesure de "rembourser" les prêts garantis par l'État qui ont été contractés pour faire face à la crise économique.

Profitant de l'occasion pour rappeler que le football français représente "7.500 emplois directs" et "800 millions d'euros de contributions fiscales et sociales", le président lyonnais prévient les parlementaires qu'il se tient prêt à attaquer le projet de loi envisagé pour appuyer les décisions prises par les instances sportives pendant cette pandémie. "Si ce texte est adopté, dès lors qu'une ordonnance interviendrait, il conviendra de se prononcer sur sa conformité à la Constitution et à la Convention européenne des droits de l'homme", expose Jean-Michel Aulas, en quête d'un "soutien" de la représentation nationale.

Parallèlement à ces révélations, l'influent dirigeant du football français s'est ému d'autres révélations du Parisien faisant état d'une "fronde anti-Aulas" qui aurait pesé dans le choix des modalités d'arrêt de la saison. "Une affaire d'état ?", s'interroge l'intéressé dans un tweet.

Julien Absalon