OL-Manchester City (3-1) : Lyon enchaîne les exploits majuscules

Tombeur des Citizens après avoir sorti la Juve au tour précédent, les Lyonnais réalisent un parcours européen sensationnel. En demi-finale de la Ligue des champions, on aura donc deux clubs français face à deux clubs allemands. Du jamais vu !

 Les héros lyonnais laissent éclater leur joie après avoir éliminé Manchester City. De g. à dr  : Thiago Mendes, Depay, Aouar (devant reine-Adelaïde), Cornet et Dembélé.
Les héros lyonnais laissent éclater leur joie après avoir éliminé Manchester City. De g. à dr : Thiago Mendes, Depay, Aouar (devant reine-Adelaïde), Cornet et Dembélé. AFP/Franck Fife

    Exploit, acte 2. Lyon s'invite en demi-finale de la Ligue des champions, qui accueille un second club français dans son dernier carré, une première dans l'histoire. La semaine qui s'achève restera comme l'une des plus belles et intenses pour le ballon rond hexagonal, grand vainqueur du confinement pour l'instant. Et Maxwell Cornet, auteur de son quatrième but de suite contre le Manchester City de Pep Guardiola, aura été le grand artisan de cette conquête réjouissante, lui qui ne compte que six buts dans l'épreuve.

    A l'issue de ces quarts, il reste en Ligue des champions un favori surpuissant, le Bayern Munich; un outsider crédible, le PSG, et deux invités surprises, Lyon et le RB Leipzig dont personne ne connaît les réelles limites. Trois de ces quatre prétendants n'ont jamais remporté la compétition, ce qui ouvre la voie à un sacre inédit en cette année 2020 totalement baroque.

    Qui sait si le 31 juillet dernier, au stade de France, les 5000 spectateurs n'ont pas assisté à la finale de la Ligue des champions à l'occasion de celle de la Coupe de la Ligue PSG - Lyon... Ce serait drôle.

    L'arrêt de la L1 n'a pénalisé ni le PSG et ni l'OL

    Aujourd'hui, la Ligue française et ses dirigeants boivent du champagne ou du petit lait, ce qui en l'occurrence produit le même effet, entre ivresse du pouvoir et soulagement des décisions passées. Avec deux clubs français en demi-finale de la C1, Nathalie Boy de la Tour et Didier Quillot peuvent se frotter les mains, en se disant que l'arrêt du championnat de France qui leur a longtemps été reproché n'aura constitué un obstacle ni pour le PSG ni pour Lyon.

    Le huis clos de Lisbonne réduit la fracture de l'intensité, entre ceux qui ont achevé leur championnat et ceux qui le démarrent fin août. On avait glosé sur le manque de rythme des uns, la supériorité des autres: les certitudes en football n'existent pas et cette édition de la Ligue des champions en tournoi à élimination directe sur un seul match le rappelle.

    La fraîcheur de début de saison semble un atout pour les équipes françaises dans l'épreuve, si l'on en juge par l'atonie finale de Bergame, le début de match de City et même le visage de la Juventus, sortie également par l'OL. Lyon s'offre un parcours d'épouvantail dont va devoir se méfier le Bayern Munich.

    Le physique des Lyonnais et les tâtonnements de Guardiola

    L'avantage physique des hommes de Rudi Garcia a sauté aux yeux, même si City a fini par retrouver le sens de la partie, un peu, égalisant par De Bruyne (69e). Mais le pressing lyonnais a semblé constant, coordonné, empêchant Manchester City de déployer son football.

    Pep Guadiola, en voulant coller au 3-5-2 de Lyon, a de son côté perturbé... ses propres joueurs. De Bruyne, jusque-là dangereux essentiellement sur les coups de pied arrêtés, a eu l'influence nécessaire après la pause pour porter ses camarades vers l'avant, obligeant Anthony Lopes à multiplier les parades. Mais cela n'a pas suffi. Le mouvement et la vitesse, caractéristiques des vagues de City, ont déstabilisé Lyon qui en a vu d'autre et qui a su garder son calme, jamais emporté dans le flot bleu.

    Le coaching de Rudi Garcia - Dembélé venait de remplacer Memphis quatre minutes plus tôt avant son premier but - combiné aux ressorts de cette équipe lyonnaise - courage, abnégation, ressortie de balles propres, projection offensive intelligente - et un raté magique de Sterling au crépuscule (86e) juste avant le but de la gagne (3-1, 87e) a fini par offrir un deuxième exploit en une semaine au club du Rhône. C'est confirmé: cette Ligue des champions 2020 est sens dessus dessous.