Football féminin : le PSG souffre-t-il d’un complexe contre l’OL ?

Le club parisien, qui s’est encore incliné contre son rival lyonnais dimanche soir en finale de la Coupe de France, devra repartir de l’avant en prévision de la Ligue des champions.

 Perle Morroni et les Parisiennes se sont encore inclinées contre l’OL dimanche soir.
Perle Morroni et les Parisiennes se sont encore inclinées contre l’OL dimanche soir. AFP/Philippe Desmazes

    Tant pis pour le cliché, mais à la fin, c'est l'OL qui gagne - presque - tout le temps. Battu en finale de la Coupe de France féminine (0-0, 4 t.a.b. à 3), le PSG a encore vu ses rêves de titre se briser sur les Lyonnaises dimanche soir à Auxerre. Un scénario bien trop connu dans les rangs parisiens : cette saison, le PSG a perdu le Trophée des championnes de la sorte et a terminé deuxième derrière Lyon d'une saison amputée par la crise du coronavirus.

    «La réussite est encore dans leur camp pour l'instant», s'est contenté de souligner dimanche soir l'entraîneur parisien Olivier Echouafni qui estimait d'ailleurs que «ce match n'était même pas une défaite». Certes, son équipe a diminué l'écart qui la séparait de l'OL. Depuis 2017, les deux rivaux se sont affrontés cinq fois pour un titre sur un match sec (Coupe de France, Ligue des champions, Trophée des championnes) : résultat, Lyon s'est imposé à quatre reprises. Une statistique qui alimente l'idée d'un complexe du PSG dans les moments décisifs.

    «On ressent cette différence entre les deux équipes quand il faut être tueur, analyse Patrice Lair, ex-entraîneur de l'OL (2010-2014) et du PSG (2016-2018). Il ne leur manque pas grand chose hier (dimanche). La maîtrise de l'OL se voit sur ces moments chauds. Comme lors des tirs au but.»

    Dimanche soir, la stratégie d'Olivier Echouafni dans cet exercice a eu des airs de coup de poker pour tenter de briser la malédiction d'une équipe qui restait sur trois dernières séances de tirs au but perdues contre l'OL. L'ancien sélectionneur des Bleues n'a pas fait participer des cadres comme la capitaine Irene Paredes, l'attaquante Kadidiatou Diani ou encore la milieu Grace Geyoro.

    De possibles retrouvailles avec les Lyonnaises en Ligue des champions

    Puis, il a laissé sa gardienne, Christiane Endler, tirer juste après avoir repoussé la tentative d'Eugénie Le Sommer. La Chilienne, « qui n'avait pas manqué un penalty cette semaine à l'entraînement », selon son coach, a fracassé la barre sur sa tentative. «Après son arrêt, elle a dû avoir une montée d'adrénaline, estime l'entraîneur de l'OL, Jean-Luc Vasseur. Elle n'a pas maîtrisé cette émotion et a frappé un peu trop fort.»

    La suite ? La frappe trop molle de Léa Khelifi, entrée spécialement pour l'exercice dans les dernières secondes - un autre pari d'Echouafni - a été détournée par Sarah Bouhaddi, entérinant ce nouveau revers parisien. Un de plus, face à un rival que le PSG pourrait recroiser en demi-finale de la Ligue des champions lors du Final 8 de la compétition au Pays basque espagnol (21-30 août).

    «Une séance de tirs au but, ça n'est pas la loterie, souligne Patrice Lair. C'est une question de mental et de confiance en soi. Et dans ce domaine-là, Lyon est très solide. Paris a développé un petit sentiment d'infériorité dans les tirs au but. C'est compliqué à corriger, mais il faut faire abstraction de ça. Et pour ça, c'est aux joueuses d'expérience de montrer la voie.»