Coronavirus : le foot français attend l’aval de Bercy pour valider la baisse des salaires

Le ministère de l’Économie ne devrait pas faire obstacle à la baisse des salaires négociés par les acteurs du football français. Ces derniers veulent néanmoins un document écrit.

 Pour valider la baisse des salaires des joueurs professionnels, nul besoin d’un changement de loi, d’un décret ou d’une ordonnance.
Pour valider la baisse des salaires des joueurs professionnels, nul besoin d’un changement de loi, d’un décret ou d’une ordonnance. LP/Olivier Boitet

    Le temps des discussions est terminé. Les dirigeants du football français ont négocié avec succès la proposition de baisse provisoire des salaires des joueurs afin de faire face à la chute des revenus pour cause de pandémie de coronavirus. Mais avant de la mettre en œuvre, les présidents veulent être certains que l'Etat validera leurs décisions. Par l'intermédiaire de Philippe Piat, le président du syndicat des joueurs (UNFP), l'accord a été trouvé rapidement : à partir de 10 000 euros mensuels, la baisse sera entre 20 % et 50 % selon le montant des émoluments.

    Cette amputation de salaire est censée être reversée aux joueurs quand les clubs auront touché le reste des droits télé. Mais, afin d'être certains qu'on ne leur réclamera aucune charge sur ce reliquat, les clubs veulent une lettre de garantie de la part du ministère de l'Économie. « Ce qu'on craint, c'est un contrôle Urssaf dans un an qui nous réclamera des charges, explique un acteur du dossier. À ce moment-là, l'Etat aura besoin d'argent. Et sans écrit pour nous sécuriser, on peut avoir des soucis. »

    Une simple lettre officielle de Bercy suffira

    A priori, l'inquiétude des clubs est sans fondement. Bercy devrait envoyer dans quelques jours un document estimant qu'il valide l'accord et que le reliquat des salaires de mars, censé être versé plus tard, sera non chargé. Une simple lettre officielle de Bercy suffira. Nul besoin d'un changement de loi, d'un décret ou d'une ordonnance pour cela.

    En revanche, une ordonnance devrait prochainement voir le jour pour permettre aux clubs de prolonger, par un avenant, les contrats des joueurs se terminant au 30 juin 2020 jusqu'à la fin réelle de la saison 2019-2020. L'avenant sera automatiquement proposé aux joueurs concernés mais ces derniers ne seront pas obligés de le signer s'ils ne le souhaitent pas. Ils seraient alors libres après le 30 juin.