Football

Lokeren après Tubize : la série noire de Théo Defourny

Théo Defourny enchaine les mésaventures. Après les problèmes financiers de Tubize, c'est Lokeren qui coule.

© YORICK JANSENS - BELGA

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Par Thierry Luthers

Dans quelques jours, Théo Defourny, le gardien franco-belge de Lokeren, fêtera ses 28 ans. Confiné chez lui à Sint-Niklaas avec son épouse Emilie et sa petite Lina de six mois. Mais sans club désormais puisque Lokeren est officiellement en faillite depuis ce lundi. Et sans le moindre revenu depuis des mois…

Originaire de Bourg Saint-Maurice (son papa exploitait une brasserie à la station de ski des Arcs), Théo a été formé à l’Olympique Lyonnais. Depuis, il a pas mal bourlingué. En France d’abord. Chez nous ensuite. On l’a vu à l’Antwerp, à Virton, titulaire à Mouscron en Pro League puis deux années à Tubize et depuis cette saison à Lokeren :

"Je n’ai vraiment pas eu de chance avec mes deux derniers employeurs. Tubize et son investisseur coréen ont connu de gros soucis financiers la saison dernière. Après la vente de notre attaquant vedette Thomas Henry à Louvain pour renflouer les caisses, le club a sombré sportivement avant de chuter en D1 amateurs. Ils me doivent encore trois mois et demi de salaire. Lorsque l’opportunité waeslandienne s’est présentée, mon agent et moi-même n’avons pas hésité une seconde. Même en étant la doublure de Davino Verhulst sur le banc."

Quatre mois impayés…

Il est vrai que Lokeren abordait alors la nouvelle saison avec de grosses ambitions. Dont celle de remonter immédiatement. Louis De Vriese avait racheté le club en juin au vénérable président Roger Lambrecht. 87 ans à l’époque, richissime homme d’affaires (l’empereur du pneu) qui avait porté Lokeren à bout de bras pendant des décennies. Et l’ancien agent anversois avait même réussi à attirer quelques pointures à Daknam, à commencer par Jelle Van Damme, de retour au bercail. Tout en conservant quelques joueurs importants comme Killian Overmeire, éphémère "Diable Rouge" et figure emblématique du club. Mais il fallut rapidement déchanter…

"C’était paradoxal. Au moment où je suis devenu titulaire en janvier, les soucis financiers ont commencé. Tous les 15 jours, le président nous promettait un nouveau sponsor, venu d’un peu partout dans le monde. On sait maintenant qu’il nous a baladés. Et on a continué à jouer sans être payé. Cela nous a même soudés. Les supporters, qui connaissaient la situation faisaient bloc, derrière nous. Nous étions prêts mentalement pour aborder les P03 face à Roulers et conserver notre place en D1B. Malgré de très longues semaines sans le moindre revenu. Même mon appartement n’était plus payé par Lokeren. Le club nous a mis en chômage technique quatre jours en mars. Depuis, plus rien ! Si ce n’est un message laconique ce matin sur le groupe "what’s app" du club comme quoi c’était fini… Triste… Surtout quand on songe à tout ce que club a représenté. Et je ne comprends toujours pas comment un dirigeant a pu acheter un club et tomber à court d’argent quelques semaines plus tard…"

Etonnant en effet quand on connaît le degré d’exigence de la Commission des Licences pour la continuité financière d’un club et les garanties pour la saison suivante ! En tout, en l’espace de quelque mois, Théo Defourny a perdu plus de 40.000 euros dans cette double mésaventure. Pour faire vivre sa petite famille, il vit sur ses économies en attendant des jours meilleurs… Même si la crise sanitaire rend son avenir sportif plus incertain encore. Mais le garçon veut rebondir. Il n’a que 28 ans et il est libre de contrat. Ce grand gaillard d’1m94 a encore envie d’exercer son métier au plus haut niveau…

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