(S.Mantey/L'Equipe)

Ce qu'il faut retenir de la victoire de Lyon contre le Royal Antwerp (3-2)

Pour son dernier match de préparation avant la finale de Coupe de la Ligue, l'OL est resté en Belgique. Pour la deuxième fois en trois jours, les Rhodaniens se sont imposés 3-2. Cette fois-ci, beaucoup plus sur le fil du rasoir.

Cet OL ne semble pas progresser

On a vu de belles choses sur cette phase de préparation lyonnaise. Mais avec le recul, c’est davantage lié à des éclats individuels qu’à de brillantes partitions collectives. On peut comprendre que les joueurs de Rudi Garcia avaient pour consigne de ne pas trop se fatiguer, les matches couperets arrivant rapidement, et ayant un autre amical dans les pattes, mais un minimum de pressing, histoire de, n’aurait pas fait de mal. D’autant plus que c’est de cette manière que venait le premier but. Une course importante de Memphis lui permettait de chiper le ballon puis de le glisser à Moussa Dembélé. Duel perdu, mais but de l’attaquant sur le corner qui suivait (1-0, 25e). Les coups de pied arrêtés, d’ailleurs, ont vraisemblablement été travaillés par les Lyonnais. Pas assez pour transformer ce point faible en force - c’était encore brouillon dans l’exécution - mais il y avait du mieux. Et même un soupçon de chance. Comme quand Abdoulaye Seck déviait du talon un centre dans ses propres filets (2-0, 44e). Le troisième but, c’était du made in Memphis. Bien servi par Léo Dubois dans la course, il déposait le défenseur, levait la tête promptement et servait Maxwel Cornet, tout seul au second poteau (3-0, 49e). Un score satisfaisant, si deux absences défensives n’avaient pas porté le score final à 3-2. «Il reste des petits détails à régler», confiait Anthony Lopes en fin de match. Les mêmes que depuis au moins trois ans…

L'OL, c'est Pétrochiant

Avec Memphis Depay, Houssem Aouar ou encore Bruno Guimaraes sur le terrain, il y avait forcément des séquences de caviar exquises. Au hasard, quelques-unes : Bruno Guimaraes, sans solution balle au pied, décidait de briser deux lignes en portant la gonfle, puis de glisser à Maxwel Cornet. Un beau centre en retrait pour le Néerlandais qui, en une touche, éliminait son vis-à-vis coupable d’une faute non-sifflée (38e). Dommage. Plus tard, le même numéro 11 mettait Léo Dubois dans le sens du but d’une déviation en première intention de l’extérieur de toute beauté. Tout ça sans parler de sa passe décisive. Du caviar, en somme. Mais pas à la louche. Plutôt à l’unité. C’est bien ça le problème de cet OL. Il a un potentiel technique si élevé, mais semble parfois être fainéant - encore plus être amical. Alors ses fulgurances deviennent trop rares et se fondent dans 90 minutes trop insipides.

Derrière, tout change, rien ne change

À trois, à quatre, avec Andersen, sans lui, avec Marçal, avec changements à la mi-temps, avec des jeunes. Rudi Garcia a tenté beaucoup d’animations défensives lors de cette reprise lyonnaise. Mais au bout du compte, les lacunes sont toujours là. Comme contre La Gantoise, où la charnière s’était rendue coupable de deux penalties, elle est une nouvelle fois fautive sur les deux buts. Marçal, déjà, était complètement pris dans son dos, avant de se faire avoir quand l’attaquant repiquait. Un tacle raté plus tard, l’ailier passait à Martin Hongla qui concluait de près (3-1, 71e). Peu après, c’est Jason Denayer, en principe garant d’une certaine sécurité défensive, qui mordait la poussière. Battu à la course par Simon Juklerod, le piston adverse, il ne parvenait pas à compenser au défi physique, et le laissait centrer victorieusement au second poteau pour Aurelio Buta (3-2, 78e). Deux buts qui auraient pu être accompagnés d’un troisième, si Anthony Lopes n’avait pas gagné son duel après que les trois défenseurs se soient fait avoir par un long ballon dans le dos (76e). Si on est rassuré par le niveau des ex-blessés lyonnais (Memphis Depay, Jeff Reine-Adélaïde), on l’est nettement moins quant aux vieux démons qui collent à la peau de cette défense lyonnaise. Attention, lors des prochains matches, il faudra au moins de la créativité offensive pour compenser les trous derrière… - E.G.