Jérémy Clément : « le derby OL-ASSE est un match particulier »

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Jérémy Clément @Maxppp

Un derby ça ne se joue pas, ça se gagne. Jérémy Clément peut en témoigner. Durant sa carrière professionnelle, le milieu de terrain a défendu les couleurs de l'Olympique Lyonnais et de l'AS Saint-Étienne. Avant le choc de ce dimanche entre les Gones et les Verts, le joueur qui évolue désormais à Bourgoin-Jallieu a accepté d'évoquer ce match forcément pas comme les autres. Entretien.

**Foot Mercato : dimanche soir, l'Olympique Lyonnais et l'ASSE s'affrontent lors du derby. Que représente ce match à vos yeux ?

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Jérémy Clément :** c'est sûr que le derby OL-ASSE est un match particulier. Du coup, moi qui l'ai joué dans les deux clubs, que ce soit du côté de Lyon ou de Saint-Étienne, ce sont deux matches importants pour l'Olympique Lyonnais comme pour l'AS Saint-Étienne. Au-delà de l'aspect sportif, ce sont des matches où on joue et on défend les couleurs d'une ville. C'est un match qui va au-delà du simple match classique de football entre deux équipe. Ça dépasse un peu ce cadre. Les deux villes sont proches. Ce sont des matches super à jouer avec des notions au-delà du football.

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**FM : du côté des joueurs, que ce soit du côté des Gones ou des Verts, est-ce que ce sont les premiers matches dont on coche la date quand le calendrier de L1 est dévoilé ?

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J.C** : les joueurs, je ne pense pas. Mais les supporters des deux clubs, oui. Ce sont les deux matches qu'ils cochent en premier en effet.

**FM : vous avez également joué avec le Paris Saint-Germain face à l'Olympique de Marseille. Jouer un derby, est-ce différent d'un Classico ?

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J.C** : les matches PSG-OM sont nés, non pas de la rivalité entre deux villes, mais d'une rivalité entre deux clubs de football. Mais ça reste des rencontres à enjeux, des affiches. Donc forcément ce sont des matches importants à jouer. C'est difficile de dire quel match est le plus important, un OL-ASSE ou un PSG-OM. Le derby est lié à la rivalité par le passé entre les villes et les classes. Au niveau de Paris-Marseille, on va dire que c'est plus dans les années 90 où les deux équipes dominaient le football français. Ce sont deux contextes différents mais deux matches importants.

**FM : comment vit-on ce match à Saint-Étienne et à Lyon ?

J.C** : on ne le vit pas de façon différente. Comme je l'ai dit, c'est important pour les deux équipes. La préparation est importante des deux côtés

Jérémy Clément marqué par l'OL et l'ASSE

**FM : que représente l'OL dans votre parcours ?

J.C** : je ne retiens que de bonnes choses de mon passage à Lyon. C'est le club qui m'a formé. À chaque fois qu'on m'a interviewé, je l'ai dit et répété, moi je ne peux qu'être reconnaissant envers l'OL, mon club formateur. Lyon m'a permis de faire une carrière professionnelle. C'est un très bon centre de formation. J'ai eu la chance d'y être plus jeune. Je suis très content d'avoir pu évoluer à l'OL et d'avoir été formé dans ce club car je pense que c'est une des références en France au niveau de la formation. Je ne garde que de bons souvenirs. Ce club m'a permis, très tôt, de côtoyer de grands joueurs et de gagner très vite des trophées. Je ne peux qu'être reconnaissant envers l'OL.

**FM : et que retenez-vous de votre passage à l'ASSE, où vous avez joué beaucoup plus de matches que chez les Gones ?

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J.C** : c'est différent. L'ASSE, c'est un club qui m'a marqué parce que j'étais plus âgé. J'ai eu mes enfants là-bas. J'ai aussi eu une grave blessure là-bas (2 mars 2013, double fracture tibia-péroné de la jambe droite). Je suis très content de mon passage à l'AS Saint-Étienne pendant six ans. Je pense qu'on a fait de belles choses. J'ai rencontré des coéquipiers extraordinaires, des amis. L'OL et l'ASSE, ce sont deux clubs qui se détestent. Mais au final, ça reste deux clubs qui m'ont marqué et que j'ai apprécié.

**FM : en ayant joué à Lyon, n'était-ce pas trop difficile de rejoindre les Verts ?

J.C** : j'y avais fait attention au départ. Je me suis fait un peu chambré au début , même avec les joueurs (sourire). Mais je n'ai jamais ressenti de haine que ce soit de la part des supporters ou autres. Peut-être qu'ils ne me l'ont pas dit et qu'ils pensaient: "lui il a été formé à Lyon cet enfoiré" (rires). Mais non, je n'ai jamais ressenti quoi que ce soit de négatif à mon égard.

**FM : vous avez joué plusieurs derbies. Quel est votre meilleur souvenir ?

J.C** : honnêtement, je ne sais pas... Mais quand j'étais à Saint-Étienne, on a battu l'OL 3 à 0 (30 novembre 2014). Pourquoi ce match ? Car on avait l'habitude de perdre contre Lyon. On avait inversé la tendance sur ce match-là. L'OL était toujours supérieur à nous en terme de qualité de jeu et de joueurs. Mais on avait su rivaliser et les dominer au niveau de l'aspect athlétique et de l'intensité. On en avait mis beaucoup plus qu'eux. Si je devais retenir un match, ce serait celui-là. Ils étaient favoris et on avait un peu déjoué les pronostics.

Un derby capital pour les Gones et les Verts cette saison

**FM : dimanche, ce sera un match encore plus importants entre deux équipes qui vivent des saisons difficiles et qui ont besoin de points. Comment jugez-vous les Lyonnais et les Stéphanois cette année ?

J.C** : ce sont deux clubs qui vivent des saisons compliquées. Après, on dit toujours qu'un derby gagné efface le mauvais classement en championnat. Moi, je ne crois pas trop à ça. Lyon est loin de ses objectifs. Saint-Étienne est encore plus loin et mal classé. Donc en plus de ce match, il y a aussi l'aspect contexte qui entre en jeu. Lyon est loin. Saint-Étienne a besoin de points dans la lutte pour le maintien. Ce sera un match difficile à jouer. Il ne faut pas avoir les pieds qui tremblent quand on joue un match comme ça. Une victoire peut relancer l'une des deux équipes pour la fin de la saison. Elles sont encore toutes les deux qualifiées en Coupe de France. La dynamique peut être inversée après un succès dans un derby.

**FM : du côté de l'ASSE, Stéphane Ruffier, avec qui vous avez joué, a été écarté par Claude Puel lors du dernier match.Comment voyez-vous cela ?

J.C** : je n'ai pas trop suivi ça mais je sais juste qu'il a été écarté. Malheureusement, dans le football, quand les performances ne sont pas bonnes, un jour ou l'autre, on est remis en cause. Pour Stéphane, je ne sais pas comment ça s'est passé. Ce que je sais, c'est que dans le football, il y a plein de raisons qui font qu'on va être pointé du doigt par rapport à nos performances. Je vais dire que ça fait partie du jeu. C'est la loi de ce sport et de ce métier. Quand on devient peut-être un peu moins performant et que les résultats ne sont pas là, on va un moment sur le banc. C'est un peu ce que j'ai vécu. Tout le monde le vit un jour.

**FM : vous avez dit qu'à l'OL, vous aviez évolué avec de très grands joueurs. Vous avez notamment croisé la route de Juninho, devenu directeur sportif. Que pensez-vous de son retour au club ?

J.C** : honnêtement, j'ai un regard très extérieur. Comment ça se passe ? Moi, je peux uniquement jugé le joueur qu'il était. C'était un super joueur. Forcément, des personnes comme ça vont apporter au club. Vous dire ce qu'il fait de bien ou pas bien, je n'ai pas suffisamment d'informations pour pouvoir juger.

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