Ligue 1 : Memphis Depay, ballerine en récital face à Dijon
On l'a vu plus brillant. Mais rarement aussi décisif. Intelligent dans son placement pour renverser la vapeur, Memphis Depay a ensuite dynamité Dijon par son talent balle au pied (4-1). Zoom.
Il y a quelque chose de gracieux dans le jeu de Memphis Depay. Du beau, de la pureté, et une bonne dose d’instinct qui magnifie chaque ballon touché en un gala où tous les projecteurs sont braqués sur lui. Les projecteurs, mais aussi les quelques yeux et voix qui parsemaient les travées du Groupama Stadium. Ils n’étaient que quelques milliers, mais leurs acclamations nourries pour le maestro néerlandais concordaient comme un bourdon «Memphis ! Memphis ! Memphis !». Tranquille, le numéro 11 trace sa route et porte sur son sillage l’OL tout entier. Un leader qui prenait davantage l’apparence d’une bouée de sauvetage en début de rencontre. Pour la première fois de l’OL en 3-4-1-2, le bloc se cherche un peu au repli et à la construction. Alors, autonome, il se place de façon à assurer la fluidité et le liant vers l’avant. Habile, il réceptionne les belles passes entre les lignes de Caqueret et Guimaraes – dont l’association a presque fait oublier Aouar – avant de redistribuer vers les attaquants ou les pistons, c’est selon. Première banderille au bout de quatre minutes vers Toko Ekambi, dont le centre manquait d’être repris par Dembélé. Trois minutes plus tard même chose, en visant Guimaraes cette fois.
« Quel bonheur de voir Memphis comme ça, il a l’intelligence de savoir qu’il n’est pas à 100%, alors il bonifie les autres »
— César (@Cherkito_) August 28, 2020
Merci monsieur Ludovic Obraniak
Une adaptation létale au plan dijonnais
Mais ça ne passe pas. Parce que les Dijonnais bloquent l’axe pour pousser Lyon à jouer vers la gauche et Maxwel Cornet. Mais aussi parce que le piston ne rentre aucun de ses centres (21 tentés, 2 réussis). Stratégie audacieuse, maline et payante, puisqu’ils ouvraient le score (12e). Mais peu après la demi-heure de jeu, Garcia trouve la parade et fait coulisser Depay vers la gauche. Déboussolée, la défense bourguignonne ne sait comment réagir et accuse le coup. Encore plus quand le Batave décide d’utiliser la patte soyeuse qui fait de lui un des meilleurs à son poste quand il est en forme. Bouffeur de half space, il s’engouffre dans l’espace libéré initialement pour Cornet pour détruire de l’intérieur le DFCO. De facto, Cornet se retrouve plus en retrait et quand il monte, passe en position de frappe et non de centre. La sanction est immédiate : au lieu de tirer, l’Ivoirien accélère et provoque un penalty, transformé par l’homme du soir (39e). Les autres buts sont le résultat de la même tactique, mais aussi d’un ingrédient maison : la magie.