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Football : quand un SMS de Jean-Michel Aulas attirait Michel Bastos et bloquait Adil Rami…

Depuis 2004, l’Olympique lyonnais vient faire son marché dans le Nord de la France, souvent avec l’idée sous-jacente d’affaiblir un concurrent direct pour les places en Ligue des champions…

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« Il faut reconnaître que Lyon est un acteur fondamental de l’équilibre financier et du développement du LOSC. » D’entrée, Jean-Michel Vandamme, ancien responsable de la cellule de recrutement et directeur adjoint du LOSC (jusqu’en janvier 2017) plante le décor. C’est l’un des points communs du mandat de Michel Seydoux (2002-2017) et du début de l’ère Gérard Lopez. En quinze ans, l’OL a investi près de 120 millions sur huit joueurs en provenance du Nord de la France. Seul Benzia a fait le mouvement inverse, à l’été 2015, pour un million d’euros.

Lopez perpétue la tradition

« Avant l’arrivée de Juninho, Jean-Michel Aulas achetait beaucoup en France. C’était l’un de ses arguments et ça lui a été souvent reproché », ajoute un témoin lyonnais. La technique du président de l’OL a été repérée rapidement. Il piochait chez les concurrents directs aux places en Ligue des champions pour mieux les affaiblir. « Aulas n’a qu’une parole, c’est le gros avantage », insiste Michel Seydoux. « Il ne m’en a jamais voulu quand l’achat n’était pas performant. » Une allusion à peine voilée au transfert de Kader Keita pour 18 millions d’euros, surnommé encore aujourd’hui dans le Rhône « l’arnaque du siècle ».

À l’été 2009, un SMS d’Aulas avait ainsi chamboulé les plans nordistes. Très tard dans la soirée, le boss de l’OL augmente sa proposition pour Michel Bastos. Seydoux valide et bloque Adil Rami, alors en partance vers Marseille pour deux fois moins cher. Neuf ans plus tard, Nicolas Pépé résistera aux sirènes lyonnaises, malgré un chèque de trente millions sur la table.

En toile de fond de cette relation spéciale, au moins jusqu’en janvier 2017, la présence d’un frère Seydoux dans chaque club interpellait. « C’est un sujet tabou et on n’a jamais eu de réponse précise  », note un confrère lyonnais. « Jamais on n’a parlé d’une transaction avec Jérôme (Seydoux, actionnaire de l’OL), jure Michel Seydoux. Il y avait une frontière naturelle. »

Jean-Michel Aulas ne s’est jamais interdit de la franchir. « J’ai sauvé économiquement le LOSC », osa l’homme d’affaires en janvier 2018 lors du recrutement de Martin Terrier. Gérard Lopez en souriait encore au moment de valider les ventes de Thiago Mendes et Youssouf Koné, l’été dernier : « Lui a bien acheté et moi j’ai bien vendu ! » Ça fait déjà quinze ans que ça dure entre Lille et Lyon.

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