caqueret (maxence) (A.Martin/L'Equipe)

Pourquoi Rudi Garcia doit titulariser Maxence Caqueret face à l'AS Saint-Etienne

Essentiel aux rouages rhodaniens dans le Final 8, Maxence Caqueret a disparu de la circulation depuis quelques journées. Une erreur de la part du coach lyonnais surtout à quelques encablures du derby...

Parce qu’il est le meilleur Lyonnais (ou presque) quand il joue
Les réminiscences de son Final 8 sont encore bien présentes. Des volutes de haut niveau européen qui n’ont guère fait tourner la tête de Maxence Caqueret. A seulement vingt ans, le gamin de Vénissieux a étonné par sa sécurité balle au pied et son sens du placement. Aux côtés d’un Bruno Guimaraes performant, Caqueret n’a eu de cesse d’abattre un travail monstre physiquement, de couper les lignes de passes et de court-circuiter de grandes équipes comme la Juve ou City. C’est d’ailleurs principalement par lui qu’est passé le circuit de passe principal d’un OL redoutable au milieu de terrain. La suite logique aurait sûrement été de pérenniser une nouvelle pépite du performant centre de formation rhodanien. Mais Rudi Garcia, en a décidé autrement. Il n’est pourtant pas subjectif de dire qu’à chacune de ses rencontres ou entrées en jeu, le Gone ne déçoit que très rarement et offre des possibilités de jeu que l’Olympique Lyonnais ne possède plus en son absence.
 
Parce qu’un jeune, il faut le faire jouer
Les faits donnent raison au technicien de l'OL et pourtant. Si le trio Paqueta-Mendes-Aouar fonctionne derrière les Kadewere, Memphis et Toko Ekambi, il faut toujours avoir des mains de dentelière lorsque l’on manipule de talentueux jeunes. Psychologiquement et surtout lorsqu’ils n’ont pas grand-chose à se reprocher, il faut une certaine dextérité pour ne pas plomber les jambes, mais surtout les têtes encore fraîches. Car vouer un gamin à un banc de touche n’est jamais bon signe, surtout dans un club formateur comme l’OL. Dans les colonnes de L’Equipe de samedi, nos confrères faisaient part des états d’âme de Maxence Caqueret, Bruno Guimaraes ainsi que de Rayan Cherki, peu utilisés ces derniers temps par Rudi Garcia. Et on serait presque d’avis de les comprendre car il est ô combien frustrant de ne pas goûter au onze titulaire. Une jeunesse, ça se malaxe, ça se pétrit au fil du temps et il faut lui donner parfois des garanties nécessaires pour ne pas rompre trop vite le lien de confiance.

Parce que l’OL a besoin de retrouver son ADN et une maîtrise du milieu de terrain
L’OL des grandes années, les sept titres consécutifs, le beau jeu… et son milieu de terrain Juninho, Diarra, Essien. Lyon a toujours su compter sur de fortes figures dans son entrejeu et au fil des années, a fait du milieu de terrain son axe fort. Dans la construction du jeu mais aussi dans son identité. Voir les joueurs rhodaniens sauter le milieu ces derniers temps et contourner pour mettre Dubois ou Cornet en position de centre (pas leur qualité principale) ferait presque mal au cœur. Maxence Caqueret fait partie de ces régulateurs. Ceux par qui le tempo est dicté et par qui la bataille peut venir. L’OL a besoin de se recentrer sur son histoire et ses philosophies de jeu qui ont fonctionné dans le temps. Et cela passera par un milieu de terrain qui s’affirme et qui n’est pas juste là pour récupérer le ballon. Sans avoir la permission de créer et d’utiliser au maximum la verticalité.

Parce qu’il peut faire mal aux Stéphanois
Si les Lyonnais veulent gagner le derby face aux Verts, il va falloir mettre de l’intensité dans l’entrejeu et presser au plus haut des Stéphanois en manque total de confiance. Pour une présence de tous les instants, un rythme effréné et la capacité de répéter les efforts à haute intensité, Maxence Caqueret est là. Il se murmure que Claude Puel préparerait un 4-4-2 à plat avec deux pivots à la récupération et de quoi bloquer les ailes lyonnaises, beaucoup usitées depuis le début de la saison. Ce sont ces deux pivots qu’il faudra aller chercher pour enrayer la machine stéphanoise. Et ni Aouar, ni Mendes, ni Paqueta n’ont le coffre et la lucidité pour alterner pressing intense et ressortie de balle efficace.

Parce qu’un Gone mérite de jouer le derby
On n’offre pas forcément un visa tous risques à tous les gamins nés à Lyon ou aux alentours. Mais ce qui fait le sel de ce derby, ce sont les locaux. Ceux qui connaissent la vérité de cette rivalité, ceux qui l’ont vécue tout au long de leur jeunesse et qui en sont imprégnés. Un OL-ASSE n’est pas un match comme les autres et il ne le sera jamais. Il n’y a rien de honteux à laisser les clés à ceux qui méritent plus que tous de jouer ce genre de rencontre. A l’Olympique Lyonnais depuis l’âge de onze ans, Maxence Caqueret sait mieux que quiconque la symbolique de cette affiche et sait aussi très bien que d’un côté comme de l’autre, un derby ne se joue pas mais se gagne. Les supporters lyonnais ont aussi peut-être besoin de retisser un lien charnel avec leur équipe qu’ils aiment tant châtier. Qui d’autres que des Gones pour le faire ?

J.T.