FOOTBALL« Ma carrière n’était pas un échec », estime Idangar, ex-espoir de l’OL

OL : « Ma carrière n’était pas un échec », analyse l'ex-espoir Sylvain Idangar dans son autobiographie

FOOTBALLL’ancien ailier gauche, buteur lors de sa seule apparition sous le maillot de l’OL, en Ligue des champions contre le Sparta Prague (5-0) en 2004, publie à 36 ans « La Valeur de l’échec »
Le 8 décembre 2004, Sylvain Idangar marque son seul but en pros avec l'OL contre le Sparta Prague.
Le 8 décembre 2004, Sylvain Idangar marque son seul but en pros avec l'OL contre le Sparta Prague. - MARTIN BUREAU / AFP / AFP
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • A 20 ans, Sylvain Idangar était vu comme un bel espoir de l’OL, notamment après son but inscrit en Ligue des champions contre le Sparta Prague, en décembre 2004.
  • « Sly » n’a ensuite plus jamais eu sa chance avec le groupe professionnel. Après un prêt guère concluant à Valenciennes (Ligue 2), il opte pour une vie de « globe-trotter ».
  • Revenu à Lyon, cet ancien ailier gauche vient de publier son autobiographie, au titre symbolique de La Valeur de l’échec.

D’un but en Ligue des champions en 2004 avec l’OL à une dernière expérience professionnelle en Thaïlande sept ans plus tard, Sylvain Idangar connaît La Valeur de l’échec. Cet ailier gauche vivant de nouveau à Lyon intitule ainsi son autobiographie, qui vient de sortir en autoédition. « Un jour, je racontais des anecdotes de football à un ami et il m’a suggéré d’écrire un livre afin que mon histoire puisse servir à d’autres, explique le Franco-tchadien de 36 ans. L’idée a fait son chemin car il y a peu d’ouvrages où un joueur se livre autant pour expliquer ses choix de carrière. »

Durant 288 pages, celui-ci retrace son parcours, depuis son arrivée à 15 ans à la Plaine des jeux de Gerland, en provenance de la région parisienne. Néo-professionnel intégrant peu à peu le groupe de Paul Le Guen, Sylvain Idangar va connaître son heure de gloire (ou plutôt ses 25 minutes) à Lyon, un soir de Fête des lumières, le 8 décembre 2004. 20 ans et la perspective d’une première apparition en pros à Gerland, pour un match de poule de Ligue des champions sans pression contre le Sparta Prague, what else ?

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« Je n’échangerais pas mes voyages contre une carrière pro en France »

« C’était la soirée parfaite, sourit-il. Je m’étais préparé à ce qu’on marque vite pour rentrer en jeu. Je me disais : ''Il n’y a pas à être timide, le peu que vous allez me donner, vous allez voir. Les 40.000 spectateurs à Gerland, ça n’est pas du tout un problème''. » Buteur surprise lors d’une démonstration européenne (5-0), et nouveau symbole du centre de formation d’un OL enquillant les titres, « Sly » a tout pour réussir. Sauf que quatre jours plus tard, il est « de retour dans son quotidien » en retrouvant l’équipe réserve et le CFA.

« Cassé mentalement » un mois plus tard, après avoir vu un certain Karim Benzema lui passer devant, à 17 ans, comme 16e homme dans un match de Ligue 1 à Sochaux, il déplore « le manque de dialogue » de son coach avec les jeunes joueurs. Une autre histoire débute alors. « Beaucoup de gens se demandent encore pourquoi je n’ai pas rejoué après ce but en Ligue des champions, et pourquoi je suis devenu un globe-trotter après Lyon. Ils ont vu la trajectoire de ma carrière comme un échec. Sur le coup, j’ai aussi perçu les choses comme ça, mais avec le recul, j’ai compris que ça n’était pas un échec. » Car Sylvain Idangar se réjouit de ses cinq ans de « globe-trotter ».

« J’ai eu des épreuves difficiles à traverser et humainement, je me suis retrouvé grâce aux voyages. Découvrir d’autres cultures est la plus grande richesse qui pouvait m’arriver dans la vie. Je n’échangerais pas ça contre l’argent et une carrière pro en France. » »

« Même le championnat thaïlandais était super technique »

Car le football français ne lui a jamais souri, à l’image de son prêt d’un an à Valenciennes en 2005-2006 (cinq apparitions en championnat), malgré un titre de champion de Ligue 2 avec Antoine Kombouaré. « Quand tu passes du gros OL de l’époque à un club comme VA en L2, il y a un monde d’écart, se souvient-il. Tu reçois des ballons envoyés n’importe comment en l’air, tu dois mettre le bleu de chauffe. Ce football-là m’a un peu dégoûté. »

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« Sly » a la bougeotte à la fin de son bail professionnel de trois ans à l’OL. Place donc, dès l’âge de 23 ans, à l’Arabie Saoudite, l’Algérie, la D2 portugaise et l’improbable Bangkok Glass FC pour conclure, à chaque fois pour une seule saison. « J’ai senti que je n’avais plus la cote en France, et j’avais en moi l’envie de m’expatrier, explique-t-il. Et puis attention, il n’y a pas qu’en Europe qu’on sait jouer au ballon. Sétif était une super équipe en Algérie. Même le championnat thaïlandais était super technique, et avec plus de 25.000 spectateurs au stade. ».

« Ce but contre Prague, on m’en a parlé de partout »

Un road-trip entrecoupé d’une seule demi-saison au SO Cassis Carnoux (National) en 2009, « pour vivre en colocation avec Hatem [Ben Arfa] », son grand pote de toujours, alors à l’OM. « Puis il fallait que je reprenne mon sac à dos », glisse celui qui basculera dans le monde amateur en 2012, en enchaînant quatre clubs de la région lyonnaise. Pour rendre son récit encore plus funky, il ajoute une cape internationale à son CV grâce à un Malawi-Tchad (2-0) en mai 2014, lors des qualifications pour la CAN 2015.

En février 2013, on retrouve Sylvain Idangar sous le maillot de Vénissieux, pour un 8e de finale de Coupe de France perdu après prolongation contre Nancy (0-2).
En février 2013, on retrouve Sylvain Idangar sous le maillot de Vénissieux, pour un 8e de finale de Coupe de France perdu après prolongation contre Nancy (0-2). - PHILIPPE MERLE / AFP

Autant d’aventures que l’actuel entraîneur des attaquants U14 du FC Vénissieux (Rhône) sait devoir à l’OL. « Plus encore que le fait d’être formé à Lyon, c’est mon but en Ligue des champions qui a marqué les gens et m’a ouvert des portes, constate-t-il. Celui-là, on m’en a parlé de partout. » Sans ce lumineux une-deux avec Pierre-Alain Frau, il n’y aurait probablement pas de Valeur de l’échec aujourd’hui.

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