Arnold Mvuemba LorientGetty

ENTRETIEN - Arnold Mvuemba : "J'ai encore faim de foot"

Passé par Rennes, Lyon, Lorient ou encore Portsmouth, Arnold Mvuemba se prépare dans l'attente d'un nouveau défi. Le milieu est libre depuis son départ des Roulers (D2 belge), où il s'est relancé la saison dernière après une année à Umm-Salal, au Qatar. 

À 35 ans, Arnold Mvuemba a encore faim de ballon. Actuellement à Alençon (Normandie), sa ville natale, il se maintient en forme aux côtés de sa famille. Un cadre important pour ce joueur que la vie n'a pas épargné ces dernières années.

Comment vous sentez-vous durant cette période de préparation individuelle ?

Arnold Mvuemba : Je me sens bien, même si rien ne remplace la compétition et l'entraînement avec un groupe. Je m'entraîne régulièrement avec un préparateur. Physiquement, tout va bien. Et je profite d'être avec mes deux enfants pour passer du temps avec eux.

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Le fait d'être sans club est-il angoissant ou prenez-vous cela avec pas mal de décontraction ?

Je suis décontracté, ça fait partie de ma personnalité. Je fonctionne comme ça depuis le début de ma carrière. Ce n'est pas à 35 ans que je vais commencer à stresser pour rien. Le mercato est assez particulier cette année, avec le Covid-19. De nombreux championnats sont allés au bout. D'autres se sont arrêtés, comme en France. C'est inédit pour tout le monde et je préfère éviter de me faire des films. L'important, c'est de se tenir prêt car tout peut arriver du jour au lendemain. La vie est belle quand même. Mes enfants sont en bonne santé. C'est ce qui prime pour moi. Le reste viendra de lui-même.

"Le dernier drame, c'est le décès de ma femme il y a un an..."

Vous avez vécu une succession de drames dans votre vie privée. Cela explique-t-il ce recul sur les choses ?

Sans rentrer dans les détails, c'est vrai que j'ai traversé, et je traverse encore, pas mal de moments difficiles. Le dernier drame, c'est le décès de ma femme il y a un an. Depuis 2010 et la perte de mon fils, tout s'enchaîne un petit peu... Il y a eu mon frère et maintenant ma femme. Je suis très croyant. Ce sont des choses qui me font grandir. Mais c'est sûr qu'après avoir vécu ces épreuves, je suis bien placé pour dire qu'il y a plus grave que d'être sans club en ce moment.

Malgré le décès de votre compagne, vous avez fait preuve d'un fort caractère en relevant la tête pour signer et jouer aux Roulers (D2 belge) la saison passée. Ce n'est pas rien.

Je n'aime pas me mettre en avant et dire que je suis capable de... Mais j'ai une certaine force de caractère qui me permet de rebondir malgré les difficultés. Je suis toujours resté focus sur mes objectifs, et c'est encore le cas aujourd'hui. Quand j'ai perdu mon fils, en 2010, je ne suis resté qu'une semaine loin de mes coéquipiers. J'ai repris très rapidement. Mais c'est mon caractère, c'est tout. Je ne sais pas d'où ça vient, et dieu merci j'ai cette force. La perte de ma femme a été un choc et j'ai eu le foot, ma passion, pour rebondir. Maintenant, j'ai encore faim et c'est pour cette raison que je m'entraîne pour faire durer le plaisir.

Arnold Mvuemba LorientGetty

L'année en Belgique vous a fait d'autant plus de bien qu'il fallait vous relancer après une expérience mitigée au Qatar.

Exactement. Ça m'a fait du bien de retrouver les terrains, avec de bons joueurs et de bonnes personnes. Malheureusement, le Covid a arrêté la saison, mais j'étais pleinement satisfait. Il n'y a rien de mieux que d'enchaîner les matches sans se blesser ou ressentir de douleurs. J'ai eu le temps de jeu que j'espérais là-bas. J'étais bien physiquement. Et aujourd'hui, je me sens toujours en forme malgré les semaines de confinement. J'ai la même envie que lorsque j'étais plus jeune, et ça, ça me plait !

"L'idéal serait de revenir en France pour être au plus près de mes enfants"

Dijon vous a-t-il approché avant de signer le Lyonnais Pape Cheikh Diop ?

Ils ont peut-être pris des renseignements... Mais si c'est le cas, c'est tout. Je préfère parler des choses concrètes. Et aujourd'hui,  il n'y a eu aucune discussion avec des clubs. C'est plutôt calme, mais on est le 7 août et il y a encore le temps.

Êtes-vous surpris que ça ne bouge pas vu votre CV ?

Je ne sais pas si un CV est suffisant. J'ai évolué dans certains bons clubs, c'est vrai. Mais je ne mets pas l'accent là-dessus. Je préfère être recruté parce que le club, l'entraîneur et les dirigeants estiment que je vais apporter quelque chose à l'équipe. Dans le football, c'est plus important que n'importe quel CV.

Quelle est votre priorité pour la suite ? La France ou l'étranger ?

Je n'exclus rien,  en France ou à l'étranger. Mais c'est sûr que vu ma situation personnelle, avec le drame que j'ai vécu l'été dernier, l'idéal serait de revenir en France, en L1 ou L2, pour être au plus près de mes enfants. Je ne veux pas aller trop loin. La famille c'est très important pour moi.

Propos recueillis par Benjamin Quarez

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