OL: le mea culpa d'Aulas sur la gestion de la grossesse de Gunnarsdottir

L’affaire a fait grand bruit en coulisses du côté de l’Olympique Lyonnais. Le 17 janvier dernier, Sara Gunnarsdottir, ex-internationale islandaise, publiait une tribune dans laquelle elle dénonçait le comportement du club octuple champion d'Europe, qui ne lui a pas versé l'intégralité de son salaire pendant sa grossesse.
“Quand je leur ai dit que j’étais enceinte, ils ont été d’un grand soutien et heureux pour moi. Je n’avais pas ma famille autour de moi, je n’avais pas de suivi médical dans ma langue maternelle, rappelle la milieu de terrain de la Juventus (32 ans), dans le documentaire Baby Foot, diffusé ce dimanche sur Canal+. Donc j’ai voulu retourner en Islande pour avoir mon bébé là-bas. Je pensais que ça avait été bien compris. Je ne sais pas ce qu’il ont imaginé, mais à un moment donné, je n’ai plus reçu de salaire du club.”
“Je me suis sentie mise de côté”
Une affaire qui l’a poussée à interpeller la Fifa, qui a condamné l’OL à verser 82.000 euros à son ancienne joueuse. Depuis, cette dernière a quitté le Rhône en juin dernier à la fin de son contrat. “Le club ne m’a pas payée pendant cinq mois. Ils me parlaient toujours de la loi française (versement des indemnités de la sécurité sociale et de la mutuelle du club, ndlr). Pour toucher mon salaire, je devais attendre le début de mon congé maternité. En France, c’est 16 mois. Mais c’est totalement différent de ce que dit la loi Fifa.”
“Mise de côté” par le club et “en colère”, Sara Gunnarsdottir voulait se “battre”, surtout après avoir été mise sous pression. “J’ai dit à mon agent que j’allais voir la Fifa. Ils m’ont dit que si je parlais à la Fifa, je n’aurais plus d’avenir à Lyon. A partir de ce moment-là, c’était devenu tellement plus important que de jouer pour Lyon. Là, on parlait de mes droits en tant qu’être humain. J’ai gagné mon procès, ça veut bien dire qu’ils se sont trompés. Et ça devrait les faire réfléchir un petit peu.”
Le mea culpa d’Aulas
Depuis, la section féminine a également connu la maternité d’Amel Majri, revenue sur les terrains face à Soyaux le 14 janvier dernier, six mois après avoir donné naissance à la petite Maryam. Face aux critiques dont son club a fait l’objet, Jean-Michel Aulas a admis avoir fait “une erreur” dans la gestion du cas Gunnarsdottir. “On pensait être dans notre bon droit puisqu’on faisait ce qu’on fait tout le temps. On applique le droit français. On aurait peut-être dû être plus compatissants”, avoue le président lyonnais, qui se dit “peiné” par les propos tenus par l’ancienne internationale islandaise.
“Je me souviens avoir pris le bébé dans mes bras quand elle venait me voir, parce qu’on avait de très bonnes relations. J’espère que la prochaine fois que je la verrai, l’abcès sera crevé. Il y a une remise en cause, même si on pensait avoir tout bien fait.” De son côté, Sara Gunnarsdottir veut envoyer “un message aux autres clubs” pour que les choses s’améliorent, alors que le sujet de la maternité pendant la carrière de footballeuse est encore tabou.